
La première médiatique du quatrième spectacle de l’humoriste avait lieu ce mardi à l’Olympia de Montréal. Dans son style direct, avec des punchlines comiques savoureuses, l’artiste a enchainé 80 minutes de gags sans pause, beaucoup bougé et dansé. La salle a fini debout, conquise. 45 ans, l’âge de la sagesse ? Sûrement pas pour Cathy Gauthier.
Sur une entrée digne d’une «rock-star», Cathy Gauthier a levé un bras vers le haut. Vêtue de noir, de chaussures à talons et d’un boléro à paillettes, elle n’y ai pas allé par quatre chemins, débutant par son congé maternité, y revenant souvent : «Congé, mon œil ! plutôt un congé de tout ce que tu aimes bien faire […] Ah oui, mon accouchement».

Elle raconte tout en détail, sans filtre, de sa fierté de ne pas demander de péridurale, finalement une erreur, pour un travail ayant duré 30 heures. Elle ne se refuse rien et évoque sa césarienne, les points de suture effectués par une infirmière qui laisse échapper : «pauvre Madame Gauthier», les couches pour adultes portées en rentrant chez elle, un traitement contre les hémorroïdes post-accouchement et la perte de ses sourcils. Elle retombe sur ses pieds, tel un chat, toujours par une phrase choc ou choquante à souhait, provoquant des «OHHHH» ou des «Nonnnn…», c’est assumé. Elle use de mimiques hilarantes avec son visage et se contorsionne, décuplant l’effet comique des situations cocasses qu’elle décrit. Les nombreux fous rires d’un public venu pour cela ne trompent pas.
Elle y va d’anecdotes sur sa sœur esthéticienne, sa grand-mère et son grand-père en Abitibi, avec l’accent. Elle évoque de façon crue une vieille dame en CHLSD qui peureuse s’est «rentrée son dentier dans le rectum pour le cacher. Envie de se faire manger le cul avant de mourir ?», ose-t-elle.

Les sujets plus sérieux ne manquent pas avec ses problèmes de santé mentale, sa peur de mourir depuis toute petite quand elle voyait un oncle dormir avec sa cigarette allumée, ou comment elle a suivi une thérapie après avoir consulté sa mère et sa coiffeuse. «J’ai une anxiété généralisée. Je ne suis pas folle, c’est rassurant», dit-elle. Quelle scène où en pleine dépression elle gagne au Loto-Max, mais cela devient un moment terrible simplement parce que son Pharmaprix lui demande d’aller voir Loto-Québec avec son ticket, son jeu d’actrice étant à ce moment délicieux ! On retrouve aussi les chicanes de tous les jours entre une femme et son époux, les thèmes ou les jeux de mots et les bonnes formules burlesques font mouche chaque fois.
L’Abitibienne revient aussi sur sa grossesse pendant laquelle elle mange des bâtons de fibres avec du chocolat autour, qu’elle a avalé par «grosses boites de chez Cotsco […] C’est bon les fibres … Sauf que je ne mangeais pas les bâtons !».

Bien sûr, les hommes en prennent pour leur grade. Elle sait mettre la gent masculine mal à l’aise à deux ou trois occasions, avec son mari «qui ne pense qu’à lui faire l’amour tout le temps», balançant le fil de son micro pour mimer le pénis de son chum, alors que de son côté sa libido est limitée : «Avant je m’occupais de mon chum comme un enfant… comme une mère qui s’occupe d’un enfant fortement handicapé». Avant de rajouter une dernière salve : «Mon mari dit que je suis comme une Ferrari en Abitibi. Ça coûte cher à entretenir pour deux raids», ajoute-t-elle.
Elle utilise à foison les mots «baiser, fourrer, pipe, fellation, branlette féminine sous la douche, branlette pour son homme», menant les gestes à la parole. Souvent de façon hilarante, mais aussi un peu trop appuyée lors des quatre dernières minutes du spectacle, un peu longues. À noter quelques rares passages où on ne perçoit pas ses propos et une fin un peu brutale. Compréhensible tant sa performance est sportive et intense, pour un show en rodage et après tant d’années d’absence sur les planches.


Pari réussi, la belle soirée est passée très vite. Cathy Gauthier n’a pas changé et ses admirateurs sont ravis, riant même au baissé de rideau. Ils en redemandent volontiers …
Pour connaitre les dates de la tournée : www.cathygauthier.com
Silvi Tourigny chauffe la salle en première partie
L’humoriste originaire de Victoriaville, connue pour ses capsules comiques sur YouTube Carole aide son prochain, est de la même veine que Cathy Gauthier. Elle reprend des petites annonces vues sur les sites internet et les réseaux sociaux, avec les commentaires savoureux qui vont avec. Elle aborde l’enseignement en ligne difficile pour son fils, le sexe sans complexe. Elle jure comme sa marraine de scène. «Je me suis déboité un ovaire» donne le ton. Elle se déhanche au son d’une musique entrainante, avec beaucoup d’énergie. Première partie intéressante préparant avec panache l’arrivée de la tête d’affiche tant attendue.
Tapis rouge



















