
Diffusée sur les ondes de TVA dès le 4 janvier à 20h00, cette adaptation québécoise de la série catalane (Polseres Vermelles) est un véritable coup de maître. Jumelant à la fois drame, humour et tension, Les Bracelets Rouges est un récit de courage. Justin (Noah Parker), Félix (Anthony Therrien), Flavie (Audrey Roger), Kevin (Étienne Galloy), Kim (Léanne Désilets), ainsi que Lou (Milya Corbeil Gauvreau) en sont les six principaux personnages. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec Yan England, le réalisateur. Voici donc son point de vue artistique et, au passage, les défis qu’il a dû relever.

Qu’est-ce qui t’a convaincu de réaliser la série Les Bracelets Rouges ?
Au tout début, le producteur Louis Bolduc m’a appelé pour me demander de venir proposer ma vision des choses. Donc il m’a envoyé les textes, et dès la lecture j’ai compris que c’était un projet fait pour moi. Les scénarios de Stéphanie Perreault et Michel Brouillette m’ont tout de suite accroché par leur côté lumineux. Dans les dialogues, les handicaps, les maladies, et les troubles qu’ont certains jeunes, c’est une série très authentique. J’étais heureux qu’ils n’aient pas peur d’aller dans ces zones grises là. Ce sont de véritables montagnes russes d’émotions. J’ai immédiatement espéré qu’on me sélectionne et me confie la série. Par chance, c’est ce qui est arrivé.
Craignais-tu de ne pas être à la hauteur ?
Bonne question ! En fait, je souhaitais faire honneur le plus possible au scénario et rendre les épisodes sincères en dosant les émotions. Mes plus grands désirs résidaient dans ces deux actions, et jusqu’à maintenant, toutes les personnes auxquelles nous avons montré les épisodes se sont reconnues dans au moins un des personnages et ont apprécié. C’est ce soir, selon la réaction du public, que je comprendrai si j’ai réellement réussi mon coup.

Quelle vision avais-tu de ce projet, considérant que c’est une adaptation ?
Je vais t’avouer que j’ai eu la même approche qu’à mon habitude. Que ce soient des films, des séries originales, des courts-métrages, ou dans ce cas-ci une adaptation, je travaille de la même façon. J’ai lu les scénarios, et ensuite j’ai regardé quelques épisodes de la série catalane. Il est vrai que je me suis surtout basé sur les scénarios que j’avais reçus, parce que les auteurs, bien qu’il y ait des similitudes, se sont donné une liberté de création. Donc je dirais que cette série existait déjà ailleurs, mais nous l’avons tournée en nous basant sur notre réalité actuelle.
As-tu des exemples de cette liberté ?
Bien sûr ! Premièrement, les personnages dans Les Bracelets Rouges sont plus vieux que dans la série originale. Deuxièmement, Michel et Stéphanie, ont inventé certains personnages. Comme celui de Lou Naylord Sirois (interprétée par Milya Corbeil Gauvreau) qui n’existait pas du tout dans la première version. Certains personnages à l’origine masculins sont devenus féminins pour qu’il puisse y avoir autant de garçons que de filles. Ce qui nous tenait beaucoup à cœur.

Qu’est-ce qui t’a le plus attiré au fil des tournages ?
Ce qui me passionnait avec cette série-là, c’est que contrairement à ce que nous voyons habituellement, le point de vue n’est pas celui du personnel hospitalier. Mais celui des patients, de leurs familles, et de leurs amis. Et justement, ce n’est pas parce que la série tourne autour du quotidien des jeunes que c’est une série jeunesse. C’est tourné dans un esprit familial et pour tous les groupes d’âge. Personne ne souhaite se retrouver à l’hôpital, et peu importe notre âge les thèmes sont universels. Ce qui, comme je le mentionnais tout à l’heure, crée rapidement une connexion entre les téléspectateurs et les personnages.
En terminant, quel a été ton plus grand défi en tant que réalisateur ?
Mon plus grand défi s’est situé au niveau des émotions. Toujours aller chercher l’authenticité et la vérité dans toutes les sphères de cette série. D’ailleurs, comme nous ne pouvions tourner dans un vrai hôpital à cause de la pandémie, nous avons dû créer notre propre décor hospitalier. En même temps, dans lequel nous devions être juste dans le vécu des personnages. Alors les acteurs ont fait des recherches concernant les différentes maladies de leurs personnages. Par exemple, en s’informant auprès de vraies personnes qui en sont atteintes. Ils se sont vraiment dévoués corps et âmes pour leurs personnages. J’ai eu la chance de trouver, avec le reste de l’équipe, des acteurs de grand talent, mais surtout d’un dévouement exceptionnel. Ils ont réussi à amener les personnages beaucoup plus loin que ce que j’aurais pu m’imaginer. Et c’était ça la grande force de notre équipe. Vraiment, je suis fier d’eux.
