
Depuis des années, l’auteure-compositeure-interprète Anémone traînait une parcelle importante de sa carrière professionnelle dans son sac. Le 26 août dernier, sa chanson passe-partout, intitulée Saturday Night, a vu le jour sur les plateformes de streaming. Celle-ci se retrouvera sur son nouvel album à paraître le 16 septembre prochain.
Présente-moi ton nouvel extrait Saturday Night.
Saturday Night parle de ce sentiment commun à beaucoup d’adolescents et de jeunes adultes de se sentir seul dans une pièce remplie. D’aller à un party et de ne pas avoir l’impression d’être à sa place. De vouloir avoir du plaisir et être bien, mais de réaliser que cette ambiance de fête ne fait que ressortir notre propre mal de vivre. Cette chanson, c’est un cri de désespoir, une réalisation que parfois, il n’y a rien qui puisse diminuer notre sentiment de solitude, peu importe le nombre de gens présents au party. Saturday Night est une pièce pop néo-soul qui a été conçue avec ma réalisatrice Isabelle Banos en studio. Nous avons ensuite ajouté cinq instruments à la maquette, qui ont été enregistrés par mon ancien groupe et moi : une guitare électrique, une basse, une batterie et deux saxophones.
Saturday Night était une chanson importante dans ton répertoire. C’est une chanson interprétée avec ton ancien groupe. Pourquoi as-tu décidé de la faire revivre en tant que deuxième extrait officiel de ton EP à paraître ?
Au moment où j’ai commencé à interpréter Saturday Night durant des spectacles avec mon ancien groupe, j’ai su que mon objectif était de la sortir, un jour, sur les plateformes d’écoute en continu. La réaction de la foule dès la première fois qu’on l’a jouée a été extrêmement positive, ce qui m’a motivée à un jour l’enregistrer en studio… Et je dois l’avouer, cette chanson est aussi ma préférée de toutes celles que j’ai écrites dans ma vie! C’est la première vraie « bonne » chanson que j’ai écrite dans ma vie, à mon avis. Bien sûr, elle a évolué durant ces cinq années, mais elle reste tout de même ma préférée ; les paroles sont un véritable cri du cœur.
La toune a été composée lorsque tu étais adolescente (17 ans). Est-ce que tu as adapté la chanson pour correspondre à la réalité de jeune adulte ? Est-ce que tu la présentes d’une façon différente ?
Honnêtement, au niveau des paroles et du thème, la chanson n’a pas beaucoup changé depuis mes 17 ans. Musicalement, elle a un peu changé notamment par rapport à la structure. Je voulais, toutefois, la garder fidèle à la version qui avait accroché les gens à l’époque où on la jouait dans les bars. De plus, mon EP tourne autour du thème du passage de l’adolescence à l’âge adulte. Donc, je trouvais cela logique que la chanson exprime comment je me sentais à l’époque de son écriture. J’ai beau avoir composé Saturday Night à 17 ans, c’est un texte qui illustre des sentiments que je ressens encore parfois aujourd’hui.
À quoi s’attendre de ton EP qui sortira le 16 septembre prochain ?
Attendez-vous à cinq chansons très différentes les unes des autres. Mon but avec cet album était de passer à travers toute la gamme d’émotions que j’ai vécue ces dernières années. En plus de Someone New et Saturday Night qui sont déjà sorties, il y a une chanson plus pop et dansante (dont le texte n’est pas aussi léger que l’on pourrait penser…), une chanson pop-rock très énergique qui rappelle Good 4 u d’Olivia Rodrigo, ainsi qu’une chanson de transition qui tourne autour de la santé mentale. Je ne donne pas plus de détails. Je ne veux pas gâcher la surprise, mais sachez que c’est un projet diversifié qui me tient vraiment à cœur!


Pourquoi l’avoir intitulé Growing Up ? À quoi fait-il référence ?
Toutes les chansons qui font partie du EP, je les ai écrites entre mes 17 et mes 20 ans. Chacune d’entre elles illustre donc une réalité que j’ai vécue dans cette drôle de période qu’est le passage de l’adolescence à l’âge adulte. L’appeler Growing Up, c’était donc la manière la plus logique pour moi d’illustrer le thème de l’album.
Quelle est la pièce coup de cœur de ton EP ?
Je vais devoir y aller avec Saturday Night! Comme mentionné précédemment, c’est ma chanson préférée dans celles que j’ai écrites à ce jour. C’est sûr que toutes mes chansons sont très importantes pour moi et j’ai un lien spécial avec chacune d’entre elles, mais Saturday Night, c’est différent. Je l’ai tellement travaillée, tellement jouée souvent… Et j’ai toujours trouvé fantastique le fait que bien que ce soit une chanson hyper personnelle pour moi, le public se la soit vraiment appropriée, du moins à l’époque. Ça fait que j’ai très hâte de pouvoir la rejouer en spectacle!
Quelle est la pièce qui te ressemble le plus sur cet EP ?
C’est une bonne question, car je pense que toutes les pièces représentent chacune une partie de moi… Mais si je devais n’en choisir qu’une, j’irais probablement avec Interlude, qui est la pièce de transition de l’album. C’est une chanson en français dans laquelle j’ai inclus des témoignages parlés de la part de plusieurs personnes dont je suis proche. Ces témoignages expriment comment différentes personnes ont vécu ces deux dernières années et demie. Le texte de la chanson, quant à lui, a été écrit tout au début de la pandémie. C’est un texte très simple, mais qui illustre bien comment je me suis sentie ces deux dernières années. On vit une période extrêmement déboussolante, et Interlude illustre bien ce sentiment-là. Elle vient droit du cœur. En plus, elle inclut la voix de plusieurs personnes importantes pour moi. Donc, je me sens très proche de cette chanson!
Comment peut-on ressentir tes études en jazz dans ta nouvelle musique ?
C’est certain que c’est dans Saturday Night que les influences jazz se font le plus sentir, avec par exemple l’arrangement de saxophones et le solo! À plusieurs reprises dans l’album on peut entendre certaines influences jazz, car toutes ces chansons ont été écrites durant mes années d’étude en jazz, bien que certaines d’entre elles aient vraiment changé depuis. Je n’ai jamais voulu faire du jazz dans ma vie. Je crois que dans les progressions d’accord, la production et les instruments utilisés dans certaines pièces, on peut deviner que j’ai étudié en jazz! Mais ça reste un album pop/soul, et je pense que l’influence jazz est subtile, bien que présente.


Quel est l’album qui t’a le plus marqué dans les deux, trois dernières années ?
Je pense à plusieurs albums… Malibu d’Anderson .Paak, un album qui marie plusieurs styles différents et qui m’a accompagnée durant tout mon Cégep. Il y a Black Radio de Robert Glasper et Baduizm d’Erykah Badu. Ceux-ci m’ont fait tomber en amour avec le R&B et le néo-soul. Il y a aussi folklore de Taylor Swift, un album aux textes puissants qui m’a vraiment fait réfléchir. Ce serait mon top 4 des trois dernières années, mais je pourrais en nommer des dizaines d’autres!
En quoi cet album t’a-t-il inspiré dans l’écriture, la composition et la production de ton nouveau matériel ?
folkore m’a inspirée à écrire plus, et mieux! Cet album est à mon avis un chef-d’œuvre, et plus particulièrement au niveau des textes. Je me sens moins seule en écoutant cet album, c’est comme un baume sur le cœur. Quant à Black Radio, Malibu et Baduizm, ils m’ont inspirée en particulier pour la composition et la production de Someone New et Saturday Night, qui sont les deux moments les plus soul de mon EP. Ces albums m’ont vraiment donné envie d’incorporer des éléments R&B/soul dans mes chansons!

